Comme Ponce Pilate…
Comme Ponce Pilate,
Tu tentes de laver
Le sang qui collera
Bien encore à tes mains
Demain ; Sais-tu au moins
Que tout cela est vain ?
Que l’effort ne peut pas
La douleur effacer ?
Me voilà, allongé
Sur les dalles rougeâtres
De ton violent sadisme.
Je sens mes plaies jaunâtres
Tirailler mon esprit
Embourbé ; je ressens
À nouveau cette haine –
Moi, à mon cœur, je mens.
Penses-tu à mes ongles,
Qui portent les stigmates
De ton impardonnable
Supplice ? Penses-tu
Aux griffures qu’arbore
Ton beau corps détendu ?…
Comme un chat écrasé,
Je relève une patte.
Car je sais, tu viendras
Secourir à nouveau
Mon âme ; lui diras :
« Tu as mal au cerveau,
Mon chéri. » Puis je pleure
Car je me vois céder
À ton prochain caprice –
Sous tes poings m’effondrer.
Ce n’est qu’un jeu malsain,
Qui colorie les murs
De pourpre. Sur tes seins,
Je me reposais ; mais
À présent, ils m’étouffent.
Tes yeux doux désormais
M’effraient. Comment peux-tu
Supporter mes murmures ?
Mes murmures ! Que dis-je ?
Gémissements plutôt !
Résonnant dans la chambre,
Qui devient mon Caveau,
Ils chantent ton mal-être.
Cette célébration
T’offusque et de violence
Je reçois ma ration.
C’est qu’il faut, en silence
Surmonter son calvaire
La défense (l’épice)
Ne mène à rien du tout.
Qui mange le piment
D’un coup, à part le fou ?
Se résigner, subir :
C’est tout un art de faire.
Ne comptez pas sur moi
Pour dévoiler mon nom.
Le jour, je suis gai ; le
Soir, je change de ton…
Mais la nuit me vêtit
De rouge ; j’étais nu,
Malheureux ce matin…
… Tel un homme battu.
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