samedi 17 décembre 2011

Fantômes majestueux


Sous ces draps lisses couleur froide
Se cachent toutes les couleurs
Et des gestes conscrits parfois
De la solitude le leurre

J’ai de l’admiration pour ces esprits
Réservant leurs formes gracieuses
Et préférant la disgrâce au renie-
Mentez-moi si je suis frileuse

Derrière le voile un chignon tendu
Et un pied frémissant le henné
Peut-être aussi un autre esprit pas né
Ou un nu sous l’obscurité perdu

Seuls se découvrent des yeux noirs ou verts
Marron ou bleus et aussi une bouche
Charnue – ou pas – et ce sont là des airs
De prison à ce cadrage qu’on trouve

Dans la rame ces femmes cachent la lumière
Criarde du métro bien mieux que mes verres
Et projetées sur ces voiles ce sont leurs jambes
Que leurs enfants turbulents contemplent

J’ai aussi de la crainte face à l’un
Posant remue-ménage autour d’elles
Moins envers leurs ombres que face à un
Doigt ostensiblement pointé vers elles

Comme cette petite aiguille surmontée
D’une bille ou d’une plume ou d’une feuille
Qui maintient tous ces voiles près de leur oreille
Et qui leurs habitudes paraît piquer

Mais j’ai surtout l’envie de me cacher aussi
D’embrasser l’anonymat d’esprit aboli
Grimer ma face comme font les renégats
Car sous le maquillage je ne m’aime pas

Ces fantômes qui « pullulent » autour de nous
Dans le fond les comprenons-nous ?

vendredi 14 janvier 2011

Soleil enfumé

Un soleil embrouillé n’est fade
Mais impassible ; sagement
Il écoute les sérénades :
Des complaintes vaines servies
Par des écolo-anarchistes
Qui d’être nombreux un peu tardent.

Un soleil enfumé est pâle
Mais brûle toujours la pupille
De Haine. Ça lui est égal
Les besoins, envies de chacun ;
Il vengera sa sœur bleutée,
D’humains s’en fera un régal.

Un soleil embrumé est blanc
Pour laisser s’écrire de flammes
Les froids, matériels sentiments.
Il fait nuit depuis si longtemps
Qu’il ressemblerait à la lune,
Sans ses cheveux étincelants

Qui ne sont plus que légendes
Dans ce no man’s land.