mercredi 4 août 2010

L'Anguille

Poème inspiré du "Vampire" de Baudelaire

Toi qui, d’un seul coup de couteau,
Mes entrailles as perforé ;
Toi qui, déchiquetant ma peau,
Avec ton pénis fou à lier,

Dans mon esprit humilié
Anéantis toute étincelle ;
- Infâme à qui j’étais liée
Par une union peu éternelle,

Union que toi, comme un têtu,
Tu avais chérie bien en vain
Usant trop souvent de tes poings
- Maudit, maudit, maudit sois-tu !

J’ai usé ma gorge très vite
A crier pour ma liberté,
Et mon sang a coulé par litres
En hommage à ta lâcheté.

Alors, aujourd’hui, je te rends
La dure monnaie de ta pièce :
Le fœtus avorté tu prends
Dans ta gueule, et de son altesse,

Connard ! j’en fais de la bouillie
Qui a la saveur épicée
De ma dignité bafouée
Et de ton anguille flétrie.