Poème inspiré du "Vampire" de Baudelaire
Toi qui, d’un seul coup de couteau,
Mes entrailles as perforé ;
Toi qui, déchiquetant ma peau,
Avec ton pénis fou à lier,
Dans mon esprit humilié
Anéantis toute étincelle ;
- Infâme à qui j’étais liée
Par une union peu éternelle,
Union que toi, comme un têtu,
Tu avais chérie bien en vain
Usant trop souvent de tes poings
- Maudit, maudit, maudit sois-tu !
J’ai usé ma gorge très vite
A crier pour ma liberté,
Et mon sang a coulé par litres
En hommage à ta lâcheté.
Alors, aujourd’hui, je te rends
La dure monnaie de ta pièce :
Le fœtus avorté tu prends
Dans ta gueule, et de son altesse,
Connard ! j’en fais de la bouillie
Qui a la saveur épicée
De ma dignité bafouée
Et de ton anguille flétrie.
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Pour mieux comparer, voici le poème de Charles Baudelaire, extrait des Fleurs du Mal:
XXXI – Le Vampire
Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée ;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine ;
- Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne
- Maudite, maudite sois-tu !
J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.
Hélas ! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit :
« Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
A ton esclavage maudit,
Imbécile ! – de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire ! »
J'adore ! Je suis déjà admirative de Baudelaire, surtout de ce poème, et là, je suis admirative de ton poème. « Le Vampire » revisité par une poétesse des temps modernes. Revu à la sauce des années 2000, c'est tellement bien écrit. Je suis fan ! :D
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